samedi 8 décembre 2007

quand le 14200 m'inspire (suite et fin)






"La ville n'est pas une simple agglomération d'hommes et d'équipements, c'est un état d'esprit."

Robert Park



Malgré les apparences, je ne fais pas une crise de nostalgie ou de mélancolie. Ces photos m'inspirent des souvenirs d'une époque qui est en train de s'achever pour laisser place à une autre. Je ne les ressasse pas avec regrets, je pense que je regarde tout simplement le passé (que represente cette bonne vieille hérouville) avec sérénité. Toutes ces citations m'ont fait réfléchir à quel point il ne faut pas se fier aux apparences et à quel point toute cette atmosphère hérouvillaise m'a apporté et façonné en quelques sortes ; à travers l'école, le collège et le lycée. A travers ce que j'ai pu y voir et entendre. A travers tout ces gens que j'ai connu aux fortunes diverses (ça on peut le dire!). Chaque expérience, bonne ou mauvaise, aura laissé une trace, un enseignement. Je pense sincèrement que la grande diversité de notre 14200 aura été une école de la tolérance et de l'humilité. Cette dernière étant une valeur qui se perd beaucoup trop de nos jours à mes yeux de nos jours. Je pense même que grandir dans un tel environnement est une énorme chance, une arme de plus pour réussir ; il n'est bien sûr ni question de fric ou de possession ici. Pour avoir cotoyé jusqu'ici quasiment tous les milieux possibles ou presque, je constate que ce 14200, parfois aux réalités sociales très dures, vaut mieux que toutes les tours d'Ivoire possibles. Connaître les gens avant de les juger, savoir d'où on vient pour avancer, surmonter les préjugés et stéréotypes et voir au delà du petit con de banlieusard...c'est la clé pour pourvoir cotoyer une diversité de personne, d'amis, les comprendre et s'enrichir de leurs différences au lieu de se construire en rejet de celles-ci comme c'est trop souvent le cas (des deux côtés de l'échelle sociale d'ailleurs)...Je continue de croire que la surprotection c'est comme la religion, une barrière à la connaissance (de l'autre et même de soi...connaissance au sens générique du terme), à la curiosité et une illusion qui te berce naïvement, augmentant ta peur de l'extérieur et donc de l'Autre, qui ne partage pas le mm style de vie. Alors c'est l'incompréhension permanente, clichés et compagnie......jusqu'à ce que la vérité t'explose méchament à la gueule !!!....les exemples abondent....
Heureusement j'estime que grâce à mon éducation et à l'environnement dans lequel j'ai vécu, je suis complètement prémuni contre ce genre de déconvenue, c'est une certitude...Je peux donc exprimer à mes chers parents ma gratitude pour m'avoir laissé au Collège Boisrobert entre autres !! mais ça on en a déjà parlé...Donc merci Hérouville pour m'avoir fait être autant à l'aise avec les Momo patron de kébab, Sean vendeur de téléphone à Sarasota, Mamadou Daouda Tabé, Jimmy's (parce que j'en ai connu plusieurs), les Anousay, Rachid, Idir, Pierre Adrien, Camille etc...et ne pas voir en eux que des assistés de la société, des ptits cons de la téci, des vandales ou des immigrés voleurs de travail !!
Tout simplement, merci le 14200 pour m'avoir ouvert l'esprit, appris la tolérance sans distinction sociales/raciales/économiques, appris l'humilité et de m'avoir appris à s'enrichir de la diffèrence de l'autre, pas d'en avoir peur. En gros, de mieux comprendre le monde tout simplement.

Ce message écrit de manière décousue à plus de 6500km de chez moi (quoique je me sente chez moi à Sarasota) peut sembler un brin naïf, avec quelques lieux communs mais je vous assure que mes experiences de ces dernières années m'ont prouvées à quel point toute une partie de la population était déconnectée de la réalitée, incapable de comprendre la société. Ou alors, juste à travers le prisme déformant de l'appartenance sociale et son lot d'étiquettes. Grâce à ce mélange entre éducation et environnement, je pense sincérement que mon prisme est nettement moins déformant que la moyenne. Et c'est précisemment pour cela que j'apprécie d'autant plus mon experience "hérouvillaise". Je n'atias pas parti pour écrire si longuement mais ça m'a pris comme une piqûre de fourmis rouge floridienne (et jvous garanti que ça fait pas de bien). Tout est venu au fil du clavier de manière spontanée, comme un besoin.

Je m'aperçois que je parle de ma ville d'une manière particulière et je laisserai le mot de la fin à
Victor Hugo : "une ville finit par être une personne" il a mille fois raison

quand le 14200 m'inspire (bis)

Un jour, John Steinbeck a dit : " Une ville ressemble à un animal. Elle possède un système nerveux, une tête, des épaules et des pieds. Chaque ville diffère de toutes les autres : il n'y en a pas deux semblables. Et une ville a des émotions d'ensemble." Quoi de plus vrai?

PS : c'est plutôt classe le 14200 en noir et blanc

quand le 14200 m'inspire


Pour connaître toute la mélancolie d'une ville, il faut y avoir été enfant.
[Walter Benjamin] [+]
Extrait de l' Enfance berlinoise
[+]
>> moi je dis que c'est pas faux...

14200


Ah ce cher tram !! la Fringale !! Le château d'eau !! le 1729 Quartier du Bois looooool...autant de landmarks d'HSC comme on dit ici
en mode gangster ça donnerait (toujours Screwball, mm chanson) :
" Im'a stay repin my hood until Im'a dead and gone " HELL YEAAAAAAAAAH BOY !

You love to hear the story, again and again, of all it got started way back when


On peut dire ce qu'on veut du 14200 mais je trouve que ces 2 punchlines de Screwball résument bien mon attachement à ma ville, aux gens qui y habitent et que j'ai connu, et à tous les souvenirs (bons ou moins bons) que j'en garderai.

Aux personnes pas très familière avec le hiphop, les 2 punchlines sont dans le titre...;)